Danger : le faux médecin tueur de sa famille refait surface (la vérité va vous glacer le sang)

L’affaire Jean-Claude Romand révèle comment un mythomane à l’identité fictive a basculé dans l’horreur criminelle.

  • Pendant 18 ans, il s’est fait passer pour un médecin chercheur à l’OMS, construisant une vie entièrement fictive.
  • En janvier 1993, acculé par ses mensonges, il assassine cinq membres de sa famille dont ses deux jeunes enfants.
  • Condamné à perpétuité en 1996, il est finalement libéré sous conditions en 2019 après 26 ans d’incarcération.
  • Aujourd’hui âgé de 69 ans, il vit discrètement avec une modeste retraite, loin des régions où ses crimes ont eu lieu.

L’affaire Jean-Claude Romand compte parmi les faits divers les plus marquants de la fin du XXème siècle en France. Pendant 18 ans, cet homme a vécu dans un mensonge élaboré, se faisant passer pour un médecin chercheur à l’Organisation mondiale de la santé. Sa vie fictive s’est brutalement effondrée en janvier 1993 lorsqu’il a assassiné cinq membres de sa famille. Retour sur le parcours criminel de ce mythomane, sa condamnation à perpétuité et sa situation actuelle après sa libération conditionnelle obtenue en 2019.

Le quintuple meurtre qui a bouleversé la France

Les faits survenus en janvier 1993

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand commet l’irréparable dans sa maison de Prévessin-Moëns, dans l’Ain. Il tue d’abord son épouse Florence, âgée de 37 ans, en la frappant avec un rouleau à pâtisserie pendant son sommeil. Cette nuit-là, la violence du faux médecin se déchaîne sans limite. Après avoir assassiné sa femme, il monte à l’étage et abat froidement ses deux enfants, Caroline (7 ans) et Antoine (5 ans), avec une carabine 22 long rifle.

Le lendemain, Romand se rend chez ses parents à Clairvaux-les-Lacs dans le Jura, situé à environ 100 kilomètres de son domicile. Dans une mise en scène macabre révélatrice de sa personnalité manipulatrice, il déjeune calmement avec eux avant de les tuer tous deux de plusieurs balles dans le dos. Il n’épargne pas même leur chien, abattu également. Chaque geste témoigne d’une préméditation méticuleuse qui glacera plus tard l’assistance lors de son procès.

La tentative de suicide et l’arrestation

Après ces meurtres, Romand rejoint son ex-maîtresse à Paris. Il envisage de la tuer également mais renonce après l’avoir aspergée de gaz lacrymogène dans la forêt de Fontainebleau. Le 11 janvier, il retourne dans sa maison familiale, désormais vide. Là, il avale une quantité importante de barbituriques et met le feu à son domicile. Ce geste désespéré marque la fin de sa longue imposture.

Les pompiers le retrouvent inconscient mais vivant dans l’incendie. Dans sa voiture, les enquêteurs découvrent un message révélateur : « Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon. » Cette phrase lapidaire tente déjà d’expliquer l’inexplicable, préfigurant la ligne de défense qu’il adoptera lors de son procès pour meurtres en série qui révélera les mécanismes psychologiques complexes ayant transformé un homme ordinaire en assassin.

Dix-huit ans de mensonges et de double vie

L’origine de la mythomanie

La spirale de mensonges qui a conduit au drame commence dans les années 1970. Jean-Claude Romand échoue aux examens de deuxième année de médecine mais prétend les avoir réussis. Ce premier mensonge fondateur conditionne toute sa vie future. Entre 1976 et 1986, il s’inscrit chaque année en deuxième année à la faculté de médecine de Lyon tout en suivant les cours des années supérieures, sans jamais obtenir de diplôme.

Ce qui frappe dans ce cas, c’est la persistance extraordinaire dans la mythomanie. Pendant près de deux décennies, Romand construit et maintient une fiction complète, tissant un réseau complexe de mensonges qu’il doit constamment alimenter. Cette capacité à soutenir une imposture aussi élaborée sur une si longue période enchante et trouble psychiatres comme public.

La façade du médecin de l’OMS

Jean-Claude Romand se construit une identité prestigieuse de médecin chercheur à l’Organisation mondiale de la santé à Genève. En réalité, il passe ses journées à errer, lisant à la bibliothèque, s’attardant à la cafétéria ou attendant dans sa voiture. Il étudie méticuleusement des ouvrages médicaux pour parfaire ses connaissances et rendre crédible son imposture auprès de son entourage.

Aspect de la double vie Réalité Fiction entretenue
Profession Aucune Médecin chercheur à l’OMS
Revenus Escroqueries familiales Salaire prestigieux
Connaissances Auto-formation Diplôme de médecine

Pour subvenir aux besoins de sa famille, il escroque parents et amis en leur proposant de placer leurs économies sur des comptes suisses fictifs offrant des taux avantageux. Cette pyramide financière basée sur la confiance s’effondre progressivement. Certains proches découvrent sa mythomanie, d’autres réclament leur argent. Les dettes s’accumulent, l’étau financier se resserre inexorablement autour du faux médecin.

Personne sans abri tenant des billets de banque sous la pluie

Un détenu modèle devenu libre sous conditions

La condamnation et les années de prison

Le 25 juin 1996, Jean-Claude Romand comparaît devant la cour d’assises de l’Ain à Bourg-en-Bresse. Les psychiatres le décrivent comme un mythomane souffrant d’une pathologie narcissique profonde, sans toutefois identifier de trouble neuropsychique pouvant atténuer sa responsabilité pénale. Durant son procès, Romand explique avoir tué sa femme « par rapport à la douleur intolérable qu’elle allait vivre en comprenant [ses] mensonges ».

Le 2 juillet 1996, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Cette peine maximale reflète la gravité exceptionnelle des crimes commis contre sa famille. En détention, Romand devient un prisonnier modèle, travaillant régulièrement et ne posant aucun problème disciplinaire. Les témoignages du personnel pénitentiaire le décrivent comme calme, posé et toujours très poli.

Sa vie actuelle après 26 ans de détention

Libérable dès 2015 après sa période de sûreté, Jean-Claude Romand n’obtient sa libération conditionnelle que le 25 avril 2019, accordée par la cour d’appel de Bourges. Il quitte finalement la prison le 28 juin 2019 après 26 ans de détention. Sa libération s’accompagne de conditions strictes :

  • Placement sous surveillance électronique pendant deux ans à l’abbaye bénédictine de Fontgombault dans l’Indre
  • Interdiction de se rendre dans trois régions: Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes
  • Interdiction de communiquer avec les médias concernant ses crimes
  • Obligation de rembourser 557 064 euros à la famille de son épouse (à raison de 60 euros par mois)

En 2022, à 69 ans, Jean-Claude Romand ne porte plus de bracelet électronique. Il vit discrètement près de son ancienne prison avec une modeste retraite d’environ 800 euros mensuels. Le quintuple meurtrier termine sa vie dans l’anonymat après avoir défrayé la chronique judiciaire française. Cette libération a suscité l’indignation d’Emmanuel Crolet, frère de son épouse assassinée, qui estimait que Romand restait fondamentalement un manipulateur incapable de changer, même après plus de deux décennies d’incarcération.

Laisser un commentaire