Attention : l’histoire terrifiante du Grêlé, ce tueur en série resté caché pendant 35 ans

L’affaire du « Grêlé » dévoile comment un ex-gendarme a mené une double vie de tueur en série pendant des décennies.

  • François Vérove, ancien membre des forces de l’ordre, est identifié comme le tueur recherché depuis 35 ans
  • Entre 1986 et 1994, il commet au moins quatre meurtres et six viols en région parisienne
  • L’enquête aboutit en 2021 grâce à une campagne massive de prélèvements ADN auprès d’anciens gendarmes
  • Avant son suicide, il laisse une lettre d’aveux reconnaissant être « un grand criminel » ayant commis « des faits impardonnables »

L’affaire du tueur en série français surnommé « le Grêlé » s’est finalement résolue en 2021 après 35 longues années d’investigations. François Vérove, ainsi identifié, doit ce surnom à son visage marqué par l’acné, caractéristique physique relevée par des témoins. Ce cold case particulièrement complexe a pris fin lorsque cet ancien gendarme devenu policier s’est suicidé le 29 septembre 2021 dans un appartement loué au Grau-du-Roi. Dans une lettre d’aveux posthume, il reconnaît avoir été « un grand criminel » ayant perpétré « des faits impardonnables ». Les analyses ADN ont confirmé que ce père de famille menait une double vie terrifiante. Entre 1986 et 1994, il est responsable d’au moins quatre meurtres et six viols qui ont terrorisé la région parisienne.

Les crimes du Grêlé : chronologie d’une série de meurtres et viols

Le meurtre de Cécile Bloch (1986)

Le 5 mai 1986, la jeune Cécile Bloch, 11 ans, est retrouvée assassinée dans le 19e arrondissement de Paris. L’examen médico-légal révèle qu’elle a été violée puis poignardée. Plusieurs voisins affirment avoir croisé un homme au visage grêlé dans l’ascenseur le jour du drame. Ces témoignages permettent l’élaboration d’un portrait-robot qui servira de base aux enquêteurs pendant des décennies. Les inspecteurs de la Brigade criminelle parisienne analysent chaque détail avec minutie, mais l’affaire demeure sans coupable identifié pendant des années.

Les meurtres de 1987

Le 29 avril 1987, le Grêlé frappe à nouveau dans le Marais parisien. Gilles Politi, 38 ans, et Irmgard Mueller, 20 ans, une jeune fille au pair allemande, sont retrouvés morts dans un appartement. La brutalité des crimes stupéfie les enquêteurs de la Crim’. Cette même année, une femme est violée dans le 14e arrondissement par un homme qui présente les mêmes caractéristiques physiques. Les criminologues constatent que François Vérove s’attaque à des profils très différents, complexifiant le travail d’investigation. Certains détectives notent qu’il se fait parfois passer pour un policier pour approcher ses victimes.

Les affaires de 1994

En 1994, Ingrid, 11 ans, est enlevée et violée à Mitry-Mory en Seine-et-Marne. Le mode opératoire ressemble à celui du Grêlé. La même année, Karine Leroy, 19 ans, disparaît à Meaux. Bien que son corps soit retrouvé quinze jours plus tard, le lien avec François Vérove n’est que suspicion. Dans sa lettre posthume, le tueur en série affirme avoir arrêté ses crimes en 1997 après avoir rencontré sa compagne, bien qu’il soit déjà marié depuis 1985.

35 ans de recherches : comment l’ADN a finalement permis d’identifier le tueur

Les limites de l’enquête initiale

Pendant trois décennies, les investigations piétinent malgré l’acharnement des policiers. L’affaire du Grêlé devient l’un des plus vieux cold cases traités par la Brigade criminelle parisienne. Les méthodes d’enquête traditionnelles se heurtent aux limites technologiques de l’époque. Sans base de données ADN nationale dans les années 1980, les criminels en série peuvent plus facilement échapper aux investigations. L’avocat des familles de victimes, Corinne Hermann, maintiendra la pression pour que l’affaire ne sombre pas dans l’oubli.

Les progrès scientifiques et l’ADN

Les avancées en matière d’analyse génétique permettent progressivement de relier différents crimes entre eux. Le magazine Marianne révèle en 2019 que les enquêteurs disposent désormais d’un ADN complet du criminel, extrait de plusieurs scènes de crimes. En 2021, la juge d’instruction Nathalie Turquey prend une décision cruciale : ordonner le prélèvement ADN de 750 gendarmes ayant exercé en Île-de-France dans les années 1980 et 1990. Ce tournant dans la procédure judiciaire va précipiter le dénouement de l’affaire.

Date Victime Lieu Type de crime
5 mai 1986 Cécile Bloch, 11 ans Paris 19e Viol et meurtre
29 avril 1987 Gilles Politi, 38 ans et Irmgard Mueller, 20 ans Le Marais, Paris Double meurtre
1987 Femme anonyme Paris 14e Viol
1994 Ingrid, 11 ans Mitry-Mory Enlèvement et viol

L’étau se resserre

François Vérove figure parmi les premiers gendarmes convoqués pour un test ADN. Sentant l’étau se resserrer, il vide ses comptes bancaires et quitte son domicile sans explication. Il loue un appartement via une plateforme en ligne au Grau-du-Roi dans le Gard. Le 29 septembre 2021, il met fin à ses jours. Les analyses génétiques post-mortem confirment formellement que cet ancien membre des forces de l’ordre était bien le redoutable criminel recherché depuis 1986.

La double vie de François Vérove : du gendarme au serial killer

Un parcours professionnel insoupçonnable

Né en 1962, François Vérove intègre la gendarmerie en 1983 et y sert jusqu’en 1988. Il passe ensuite par la prestigieuse Garde républicaine avant de rejoindre la police nationale. Sa carrière au service de l’État masque parfaitement ses activités criminelles. Ce professionnel de la sécurité connaît les techniques d’enquête, ce qui lui permet d’éviter de laisser des indices compromettants. Après sa retraite, il s’installe à La Grande-Motte et devient même conseiller municipal à Prades-le-Lez, près de Montpellier.

  • 1983-1988 : Carrière dans la gendarmerie nationale
  • 1988-1990 : Service dans la Garde républicaine
  • 1990-2015 : Carrière dans la police nationale
  • Après 2015 : Retraite à La Grande-Motte et mandat d’élu local

Une vie familiale normale en apparence

Marié depuis 1985 et père de famille, Vérove cultive l’image d’un citoyen modèle. Son entourage le décrit comme serviable, dévoué et courtois. La journaliste Patricia Tourancheau, spécialiste des affaires criminelles, s’étonnera de cette capacité à compartimenter totalement sa vie. Son épouse affirme n’avoir jamais soupçonné sa double personnalité, malgré un épisode dépressif en 1994. En 2011, un grave accident de moto l’oblige à marcher avec une béquille, mais même cette épreuve ne révèle rien de sa nature profonde.

Le suicide et les révélations : la fin d’une traque

Un passage télévisé surprenant

En mai 2019, un événement stupéfiant se produit : François Vérove participe au jeu télévisé « Tout le monde veut prendre sa place » présenté par Nagui sur France 2. Il s’y présente comme un retraité de la police habitant La Grande-Motte et évoque même son passé de gendarme à cheval effectuant des rondes dans le bois de Boulogne. Bien qu’éliminé dès le premier tour, cette apparition publique prouve qu’il ne cherchait nullement à se cacher, convaincu que jamais les enquêteurs ne remonteraient jusqu’à lui.

Les derniers jours du Grêlé

La convocation pour un prélèvement ADN bouleverse sa stratégie. Comprenant que les analyses génétiques allaient inévitablement le confondre, il organise méthodiquement sa disparition. Dans sa lettre d’aveux, il évoque une « rage folle » qui aurait fait de lui un criminel. Ce document posthume permet enfin aux familles des victimes d’obtenir une part de vérité, bien que François Vérove échappe définitivement à la justice des hommes par son suicide prémédité.

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